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"Fulcanelli, Commandeur du Temple" de Roger Facon

9 Octobre 2019 , Rédigé par CC Publié dans #Alchimie, #Histoire des idées, #Histoire secrète, #Médiums, #Notes de lecture

Il y a quelques années, je me suis penché sur les alchimistes  du début du XXe siècle Jollivet-Castellot (le socialiste), et le célèbre Fulcanelli (que j'ai cité entre autres pour ses travaux sur le verre égyptien à propos des remarques de Jonathan Black sur le christianisme).

Roger Facon (policier à la retraite, né en 1950) qui dit être l'arrière petit fils (par sa grand mère paternelle) d'un proche de Fulcanelli (1839-1953), Léon Patin (1868-1941) a publié en 2017 aux éditions de l'Oeil du Sphynx un ouvrage qui, s'il est véridique, au moins partiellement, peut s'avérer riche en enseignements sur l'histoire de l'occultisme français depuis cent ans : " "Fulcanelli, Commandeur du Temple".

Dans ce livre témoignage, qui emprunte beaucoup à ses archives familiales, l'auteur plonge tout d'abord le lecteur dans ce monde d'alchimistes d'extrême-gauche, qui se déploie de Bruxelles à Montmartre en passant par Douai dans les années 1900. Un groupe d'adeptes du "grand oeuvre" s'était fixé à la fin du XIXe siècle à Bruxelles dans un hôtel particulier où se retrouvaient notamment le célèbre Fulcanelli, Roger Schneider (1866-1932) verrier anarcho-syndicaliste (et adjoint syndical de Delzant qui influencera René Viviani quand il sera ministre du travail), et Léon Patin.

Patin travaillait en lien avec ce groupe avec une médium (sa maîtresse) Alfonsine Thomassin, à la fabrication d'un miroir et d'attaches alchimiques au contact de l'entité "Keish", vizir du pharaon Djéser, également lié à l'Atlantide. Sa materia prima (base de son travail) était de la fulgurite. Patin est maître mineur (porion) à Saint Roch de Monchecourt, près de Douai où vit Jollivet Castelot, fils de diplomate et fondateur de la Société alchimique de France, et d'Aniche, cité du verre et du charbon, fief syndical de Schneider, où ils participent à des séances de spiritisme rue Gibour, sous la houlette du docteur Caffeau et d'Alphonsine Thomassin, dont la soeur Jeanne est aussi médium. Un premier miroir pour communiquer avec l'au-delà voit le jour en juin 1901, un second en juin 1902.

Le docteur Caffeau voit régulièrement Fulcanelli à Paris au restaurant le Chat noir dont le patron a fondé la revue du même nom dont on a déjà parlé à propos de Charles Cros. Schneider et Fulcanelli se voient à Bruxelles.

Jeanne Thomassin a des visions terribles de sang et de destruction à propos d'Aniche dans les années 1900-1910. C'est un avant-goût de la première guerre mondiale. La femme de Jollivet Castellot, Angèle ("Léonie" dans le roman qu'il a écrit) qui fait des décorporations a les mêmes. Thomassin en 1895 a  la révélation de l'entité "Le Scribe" (un proche d'Imhotep) que la partie de malheur qui concerne Aniche est liée à la présence d'une momie maléfique qui de son vivant à Memphis faisait de la magie noire et se trouverait enterrée au cimetière d'Aniche.

En 1899, Schneider construit en utilisant la numérologie avec ses camarades une maison du peuple rue de la Pyramide à Aniche. Sa façade avec deux pointes de pignon se termine par deux pyramides inspirées des maisons alchimiques de la Grande Place de Bruxelles. Selon Facon, c'est un contrepoint à l'influence néfaste de la momie du cimetière et, d'ailleurs, la maison du peuple tiendra debout pendant la Grande Guerre.

Toujours selon Facon, Fulcanelli sait que les malheurs de l'Europe sont liés à l'Egypte. Quand, lorsque le Directoire a lancé l'expédition d'Egypte en 1797, les tombeaux de ce pays ont été ouverts, "une masse considérable de 'doubles' de magiciens noirs a fondu sur l'Europe" (p. 25). "Des Ames noires ont quitté les zones astrales appelées, par les religions établies, 'Enfers' pour incorporer une infinité d'enveloppes humaines". Tous les milieux, même les cercles dirigeants, ont été touchés. "Jeanne Thomassin, plongée dans le sommeil magnétique par le docteur Caffeau", a vu des hordes de 'doubles' fondre sur Paris, Lyon, Marseille. Elle a identifié dans les miroirs alchimiques de Patin des "maisons noires" dans le processus d'aimantation des "doubles" où l'on faisait de la magie noire avec les cheveux, les morceaux d'ongles des gens, les chapelles, certaines forêts etc où se fixent les ondes des opérateurs des maisons noires.

Lyon a été attaquée par les hordes, mais elle a aussi une "maison blanche" selon les séances d'Alphonsine Thomassin. Selon Louis Charpentier ("Les Géants et le mystère des origines" paru en 1969). Lyon est en soi une entité ésotérique qui a une face partiellement ésotérique. Carpentier parle de l'influence d'un égrégore d'Osiris qui a peut-être, avance Facon, été à l'origine des "maisons blanches" vues par Alphonsine Thomassin.

Grâce à son préfacier Eugène Canseliet, on sait que Fulcanelli (qu'il a rencontré à Marseille en 1915), affirme Bacon, fréquentait le célèbre Anatole France et Viviani (avant le ralliement de ce dernier au parti de la guerre). Pierre Dujols journaliste marseillais qui tint une grande librairie occultiste rue de Rennes à Paris lui donna des documents pour écrire son "Mystère des cathédrales". Sa femme était médium et originaire d'Hennebont, en Bretagne. Par lui on sait que l'abbé du monastère de ce bourg, qui fut voisin au XIIe siècle, d'une commanderie templière, lui donna une bague templière. Facon se demande quel rôle Dujols et sa femme ont joué dans cette transmission, et si celle-ci n'a pas fait de Fulcanelli un commandeur honoraire d'Hennebont (p. 41).

Le soir de la Pentecôte 1936, jour où le président du conseil Blum faillit être lynché par la foule boulevard Saint Germain, selon la grand mère paternelle de l'auteur, Léon Pantin fut adoubé par Fulcanelli dans la chapelle souterraine de la commanderie du Temple à Paris dans un hôtel particulier du Marais. Sa grand mère le lui apprit pour son vingt deuxième anniversaire mais lui interdit d'en parler avant 2014 pour des raisons numérologiques. L'auteur a alors adhéré au mouvement rosicrucien AMORC (Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix) fondé à Toulouse en 1915 par l'Américain Spencer Lewis et où Jollivet-Castelot fut influent.

Dans l'attente de pouvoir divulguer ses secrets sur les alchimistes du Nord-Pas-de-Calais du début du siècle et sur Fulcanelli, Facon a enquêté avec le rosicrucien de gauche Jean-Marie Parent, fils de cheminot de Malincourt attiré par l'occultisme après la lecture de Pauwells et de Sède, sur le rosicrucien conservateur Raymond Bernard, grand maître de l'AMORC en 1972, et franc-maçon en Italie, qui fut initié d'après un témoignage rosicrucien d'Emmanuel David, par des sorciers au Bénin en 1979 (sous les auspices du dieu-égrégore Seth estime Facon) (p. 47). Il polémiquera notamment avec lui dans les années 1990 sur son rôle dans la création de l'Ordre rénové du Temple (à l'origine de de l'Ordre du temple solaire et de ses massacres qui firent en leur temps la "une" des journaux). Bernard a reçu ordre du nommé "Cardinal Blanc" en Italie de recréer l'ordre du Temple qu'il confiera à un ancien membre de la Gestapo. Facon lui oppose la légitimité de la restauration templière enclenchée par Jean-Marie Parent avec le Cercle d'Héliopolis en 1976 à laquelle il a collaboré. C'est au nom de cet héritage que dans les années 1990 il s'exprime dans les médias contre les fondateurs de l'Ordre du temple solaire et les massacres qu'ils occasionnent.

Facon est convaincu que Fulcanelli a découvert la pierre philosophale en 1930, et que, devenu immortel, avec Saint Germain, il est "un des 144 chevaliers du Temple qu'abrite l'Hexagone" (p. 68). Il a un pied aux Etats-Unis : il aurait proposé, en 1945 ou avant, à l'anarchiste occultiste Marcel Dana (un neveu de la grand mère de l'auteur) de travailler aux Etats-Unis, dans l'Etat de New-York, comme chef du service des expéditions dans une petite verrerie, propriété d'un membre de la belle-famille de Fulcanelli (p. 98). Selon Facon, Fulcanelli est aussi le mystérieux maître alchimiste qu'aurait rencontré Bergier par l'intermédiaire d'André Helbronner (Pauwells en parle dans Le Matin des Magiciens).

Dana, résistant, fut chargé "par Fulcanelli" de réorganiser la maçonnerie égyptienne, et de "traiter" Lydie Bastien la médium maléfique qui joua un rôle dans l'arrestation de Jean Moulin, ainsi que son comparse Alexandre Rouhier patron des éditions Véga et adepte de la magie noire (dans le cercle de Robert Ambelain et Gaston Sauvage).

Fin 1945, affirme Roger Facon sur la base des confidences de sa grand-mère à qui Mana en a parlé, de riches dames occultistes d'Auteuil, sous la direction de Lydie Bastien, ont reçu des attaches maléfiques d'Inde qui circulent dans les parages de l'église Ste Merry (dans le 4e arrondissement de Paris). Ce sont des boîtes de plomb fabriquées des organes de jeunes filles pubères et de petits garçons spécialement consacrés dans des rituels de pleine lune à des endroits choisis de l'Hexagone. Marcel Dana allait mourir d'une maladie mystérieuse peu de temps après avoir découvert leur existence.

A sa mort, le lillois Valentin Bresle ami de Salengro prit la tête du petit réseau de renseignement qu'il avait fondé. Il s'intéressa à l'infiltration des surréalistes par Lydie Bastien par l'intermédiaire de l'ex-séminariste Gengenbach. Bresle compte parmi ses informateurs l'astrologue numérologue du ministère de l'intérieur Roger Wybot qui protégea Lydie Bastien de l'épuration et en fit un agent à sa propre solde sans en informer Bresle selon l'enquête de Parent (p. 123). Wybot l'informa notamment sur les réseaux sionistes parisiens dont il était sympathisant. Il fut le fondateur de la direction de la Surveillance du territoire (DST).

Bresle, selon Parent, faisait de l'invocation d'entités séraphiques. Lydie Bastien, quant à elle, dans les années 60 achète des bars à Paris, et, rosicrucienne, et dit servir des maîtres tibétains de l'Agartha (le royaume souterraine) qui depuis la soi-disant entrée dans l'ère du Verseau veulent secouer les structures du monde. A cette fin, elle séduit les banquiers et les grands de ce monde. Pierre Péan dans "La diabolique de Caluire" a recueilli les confidences de Louise d'Hour, actrice des films de vampires de Jean Rollin, qui chantait au Boucanier, le bar-discothèque que possédait Lydie Bastien à Montparnasse, rue Jules Chaplain, laquelle raconte comment la médium achetait la bienveillance des policiers ripoux de Paris. Selon elle, Lydie Bastien lui aurait demandé de trouver huit personnes "pour constituer un gouvernement cosmique" et aurait été mêlée aussi à une opération de la CIA pour déstabiliser De Gaulle en mai 1968.

Pour finir, Facon revient sur l'Ordre rénové du Temple tandis qu'à la mort de Bresle en 1978 "Fulcanelli" aurait nommé Parent à la tête de la "jurande" qui lui est restée fidèle à Paris (celle qui suit la voie alchimique du verre), et sur une mise en parallèle entre les initiatives positives de René Guénon pour enterrer en Egypte des attaches maléfiques révélées par les "fours à étoiles" (miroirs) de Fulcanelli, tandis que Schwaller de Lubicz installés à Louksor avec sa femme en 1938 s'efforçaient au contraire de les renforcer treize années durant, magie contre magie...

Un esprit rationaliste, ou même divers courants monothéistes anti-alchimiques, mettront en doute la foi de Facon dans l'éternité de Fulcanelli et dans la réalité des dons et des entités qui agissent tout au long de son récit. Les partisans des maîtres occultistes (notamment rosicruciens) que l'auteur  attaque dénonceront dans ses "révélations" un tissu de mensonge destiné à seulement mettre en valeur le petit groupe auquel lui-même se rattachait, sans que l'historien puisse faire la part du vrai et du faux (puisque les preuves écrites documentaires sont nécessairement rares). Pour autant, le chercheur en histoire secrète trouvera dans ce livre un éclairage intéressant sur les rivalités dans le monde de l'occulte, avec cette construction originale d'une défense d'un courant opératif, la "voie du verre", de gauche, revendiquant une inspiration spirituelle d'un haut niveau (d'un niveau séraphique) face à ce qu'elle perçoit comme une corruption de l'héritage templier dans des voies théoriques inspirées par le dieu néfaste "Seth", à la recherche du pouvoir, de la guerre, et de l'exploitation du monde. 

Nul doute aussi que les affirmations de Facon sur ce qu'il présente comme une version française de l'AMORC qui puiserait ses sources à la magie noire (notamment africaine, avec la connexion politique avec la Françafrique, le Service d'Action Civique etc) gagneraient à être mises en regard avec les recherches d'un Bill Cooper (1943-2001) sur le rosicrucisme américain au XXe siècle (et sa fusion avec les "Illuminati") à l'origine de beaucoup de spéculations en ce moment sur Hollywood, les milieux bancaires, et ceux du renseignement outre-atlantique, au service d'une compréhension plus large des visions complotistes du monde qu'elles peuvent nourrir.

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L'Assemblée nationale de 1789 et l'Antéchrist

6 Octobre 2019 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire secrète, #Médiums, #Christianisme

"La Révolution de l'Antéchrist, ses signes, ses faits et sa fin: ou identité de la Révolution française avec celle qui doit avoir lieu au temps de l'Antéchrist", est un ouvrage anonyme publié en 1796 par un exilé en Suisse à partir de notes qu'il avait écrites en 1793-94. Il s'y réfère, en préface, au cardinal astrologue Pierre d'Ailly auquel Denis Labouré consacre un livre cette année, et qui, selon Dom Calmet, avait annoncé l'arrivée de l'Antéchrist pour 1789 et au médium médecin, mathématicien, astrologue Jérôme Cardan - Girolamo Cardano ( 1501-1576) qui l'avait prévue pour 1800 (et dont le père avait parlé à des "habitants de la Lune", ce qui allait inspirer Cyrano de Bergerac).

Extrait (p. 39) :

"Si on rapporte le nombre de la Bête 666 aux faits et au nombre d'impies qui ont donné l'existence à son nom d'assemblée nationale, nous n'ignorons pas que lorsqu'il fut question de la fameuse fusion des trois ordres, en anéantissant les états généraux, fusion qui a été la cause de tous les maux et d'après laquelle l'assemblée prit ce nom, ce fut précisément le nombre de 666 méchants députés qui parvinrent à l'opérer, notamment aux séances du 19 juin 1789 ; savoir 142 du côté du Clergé, 33 du côté de la noblesse, et 491 du côté des communes : total 666. (Voyez les papiers publics de ce temps, gazettes de Berne etc)."

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Amour, paix et vérité

5 Octobre 2019 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme, #Philosophie, #Médiums

Je regardais ce soir une vidéo "New Age" qui faisait l'éloge de la pensée positive pour créer des synchronicités qui vous mettent sur le bon chemin existentiel. Cela me faisait penser à ce que disait Doreen Virtue, la médium repentie : que du temps où elle croyait à ces pensées "énergétiques", la "loi d'attraction" et autres fariboles, elle s'épuisait à essayer d'être heureuse mais n'en tirait au fond qu'une frustration permanente de ne pas être vraiment "remplie" de quoi que ce soit, tandis que sa vie était chargée de dix mille rituels inutiles pour s'attirer les faveurs des anges.

Beaucoup de chrétiens diront que c'est parce que cette forme de satisfaction que recherche le New Age est profondément égoïste et que dans l'Ego il ne peut y avoir que de la frustration. Je suppose que les "New Agers" et adeptes des thérapies du développement personnel diraient simplement que des gens comme Doreen Virtue sont inaptes à trouver un équilibre énergétique dans les voies de la pensée positive et que donc, ils ont raison d'aller chercher ailleurs, mais que cela n'invalide pas la théorie de la pensée positive pour autant.

Je ne sais trop qu'en penser. Il y a peu j'ai croisé une gardienne de musée qui faisait un éloge vibrant de la méditation et du yoga, de la paix que cela apportait, mais dont la façon tonitruante d'en parler, et surtout la manière dont elle se comportait ensuite avec les visiteurs du musée, montraient qu'en réalité elle n'avait atteint aucune paix intérieure. Difficile de faire la part de la vérité et du mensonge à soi même dans ce genre de profession de foi.

Il en va de même d'ailleurs de toutes ces vidéos de gens sur You Tube qui ont trouvé "le salut en Jésus-Christ" - par des voies bibliques -. On veut bien les croire quand ils affirment que cela les a sauvés de mille addictions néfastes (à la drogue, au sexe, au stress, à la méchanceté, etc) mais on se doute bien que ça ne résout pas tous les problèmes psychologiques, loin de là. D'ailleurs j'ai souvent entendu des chrétiens "bibliques", dénoncer le christianisme trop auto-suggestif d'une Joyce Meyer ou d'autres charismatiques et autres adeptes de l'Evangile de la Prospérité comme autant de formes d'hérésie. A entendre ces fondamentalistes, du reste, on a presque l'impression que les excès de sérénité ou de bonheur peuvent être des pièges sataniques. En retour, les charismatiques les accusent d'être des pisse-froid qui refusent les "dons de l'Esprit" promis par Jésus aux fidèles pour faire face à la fin des temps. Tout cela me fait penser aussi, dans l'univers catholique, à Sainte Thérèse de Lisieux qui disait qu'il était bien d'être triste... On reste très loin des éloges évangéliques de la "paix du Christ" et des injonctions de Saint Paul à être remplis d'amour... Ces injonctions sont des sources d'une telle amertume, qu'on finit par devenir quiétiste et se dire "allons, ne faisons rien, ne cherchons rien, et Dieu nous remplira d'amour seulement s'il le veut ou s'il en a besoin, ce serait blasphémer que de prendre les devants en la matière". N'était-ce pas la position des braves Moraves qui faisaient l'admiration de Wesley ? Mais bon, ensuite, entre le quiétisme et l'absence totale d'engagement religieux il n'y a qu'un pas...

J'ai connu un protestant qui voyait que sa conversion ne l'avait si évidemment pas guéri sur le plan psychologique qu'il s'était lancé dans la programmation neurolinguistique (PNL) et avait voulu devenir thérapeute dans ce domaine lui aussi, car il était convaincu que les chrétiens qu'il avait connus, faute d'assumer le fait que la conversion ne guérit pas, stagnaient dans la souffrance mentale et ainsi échouaient à aimer leur prochain, alors que la PNL les eût guéris. Sauf que plus il faisait de la PNL plus ce protestant me semblait s'enfermer dans l'orgueil. Je soupçonne qu'il réinvitait le diable en lui à mesure qu'il pensait guérir.

L'exorciste Allan Rich dans une vidéo disait que tout n'est pas spirituel, qu'il y a du psychologique qui peut être soigné par la psychologie. Mais dire cela n'est ce pas admettre déjà une limite au pouvoir de guérison divin ? N'est ce point prendre les devant à l'égard du projet de Dieu en choisissant des voies profanes, voies chargées de choses dangereuses comme j'ai pu le vérifier moi-même sur les chemins du "développement personnel" ou de la psychanalyse ?

Pour ma part, lorsque j'ai échappé aux médiums et me suis converti, en m'en remettant à Dieu j'ai surtout trouvé là une source de révélations cognitives considérables sur le monde qui m'entourait, son histoire, le fonctionnement des gens au quotidien, les fautes de ma vie, les mécanismes de la politique, toutes sortes de choses qui donnent vraiment un sens nouveau à tout. J'ai aussi découvert un mode de collaboration avec le monde invisible, avec le "royaume de Dieu", en acceptant ce qui arrive, en se mettant à l'écoute de ses rêves, de divers signes, en ne voulant rien pour soi même et tout pour Dieu. Les bienfaits de cette démarche ont été considérables. Pour autant je ne veux pas les surestimer ni jouer la méthode Coué. Je ne peux pas cacher qu'en cinq ans si mon regard sur les choses a changé, mes conditions de vie restent similaires. Beaucoup de problèmes restent absolument intacts. Je suis intérieurement plus "unifié", et plus soutenu par l'espérance, mais je ne suis pas rempli d'amour et de paix comme est censé l'être un bon chrétien. Je manque souvent de patience, et cela d'ailleurs nourrit en moi de fortes tentations de pécher à nouveau - s'offrir un de ces petits plaisirs malsains auxquels j'ai par principe renoncé, quitte d'ailleurs à parer ces plaisirs de vertus salvatrices, y compris salvatrices d'autrui, qu'ils n'ont pas (je pense par exemple à tout ce thème reichien du salut par la sexualité auquel je croyais à 20 ans). Cela s'appelle le combat spirituel - "spiritual warfare" disent les Anglo-saxons. Cela fait partie du jeu. Les démons sont là pour tester que vous vous êtes bien converti, que ce n'est pas pour rire. Sinon ce serait trop facile. Il n'y aurait pas d'engagement authentique pour Dieu...

Le plus surprenant à mes yeux d'ailleurs est la persistance du vide qui était déjà une caractéristique de mon existence avant ma conversion. Si certains jours des événements intéressants s'enchaînent qui viennent m'apprendre des choses - ou confirmer des choses déjà apprises - parfois de façon très spectaculaire (c'est ce qu'on appelait jadis le processus d' "édification"), par moment tout retombe dans l'insignifiance, et pour de nombreux jours. Les gens qui ont été mis sur votre chemin d'une manière intrigante, inattendue, disparaissent d'une façon tout aussi impromptue (d'autant qu'Internet a rendu les gens capricieux et zappeurs et tout devient facilement inconsistant) si bien qu'on finit par se demander quel sens ça a pu bien avoir de les avoir près de soi, si on leur a vraiment apporté quoi que ce soit. Le sentiment d'absurdité, comme l'incapacité à être rempli d'amour que j'évoquais plus haut, est en soi une source de retour des tentations hédonistes et égoïstes.

Souvent, en proie à ce genre de démon, je recherche le contact avec l'Esprit saint dans la solitude et l'inaction. Je reste des heures à ne rien faire et attendre que ça passe. Je me souviens que Flaubert disait que des trois grandes tentations qu'il connaissait (la luxure, la tentation de la connaissance, et la tentation du néant - à mon avis la deuxième n'est pas une tentation mais une vertu sauf si elle conduit à enfreindre un des Dix Commandements) la première était la plus facile à vaincre car il suffisait d'attendre que ça passe. A vrai dire j'ai l'impression que l'inaction, et notamment le sommeil (pensez à Epiménide, que Saint Paul qualifiait de prophète et qui dormit pendant des décennies) sont un remède à tout. Sauf que pendant que l'on fait ça, on n'aide personne, mais on ne peut pas à la fois vaincre ses démons et assister utilement son prochain. Après tout Sainte Geneviève ne passait elle pas des mois en prière dans sa cellule ? En faisant cela elle n'aidait personne, et pourtant c'est grâce à cela qu'elle put ensuite sauver Paris comme Epiménide sauva Athènes.

Personnellement je suis enclin à placer la vérité au dessus de tout, et surtout au dessus du confort psychologique. Vivre selon la vérité, dans la vérité, compte plus que de vivre en paix. Alors tant pis si souvent l'on vit sans paix et sans amour. La vérité, un jour, nous libèrera, c'est une promesse qui nous est faite par l'Evangile. Donc elle nous fera aimer aussi... Et puis qu'est-ce qu'aimer ? J'en entends certains qui trouvent dans la Bible la preuve de ce qu'aimer c'est d'abord aimer Dieu, et donc d'abord obéir aux commandements - dans un second temps seulement Dieu nous aidera à aimer autrui. D'autres disent qu'aimer en voulant le salut de l'autre c'est déjà beaucoup, pas besoin d'avoir beaucoup de sentiments en plus de cette seule bonne volonté. L'excès de sentiment viendra après, inspiré par le Saint Esprit.

Allez savoir...

Une kabbaliste comme Arouna Lipschitz se demande aussi dans ses vidéos comment on concilie la paix intérieure et l'amour d'autrui, surtout quand cet "autrui" est un type qui vient vous casser les pieds avec sa musique. L'amour au temps de l'Antéchrist quand tout le monde est devenu égoïste et malpoli. Vaste sujet. Chrétiens convertis, New Agers, kabbalistes, énergéticiens pataugent tous dans la même gadoue à ce sujet, la triste condition humaine. Et il faut reconnaître que souvent la plus-value du chrétien biblique tient seulement à la cohérence du message dont il est détenteur (cohérence malgré d'ailleurs quelques contradictions superficielles) et la force de la promesse dont il est dépositaire. Une petite différence, qui dans le rapport à la Vérité (à la défaut du rapport à soi ou à l'autre), change quand même tout.

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La possession de Michel Chiron

5 Octobre 2019 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme, #Médiums

Très intéressant le cas de possession dont témoigne Michel Chiron, animateur dans la région d'Orléans, qui eut la mauvaise idée, quelques années après avoir fait tourner les tables, de "demander conseil"face à sa détresse sentimentale au monde invisible avec un pendule et des lettres de scrabble et se retrouva avec des entités qui se mirent à lui "parler en direct", en 1994, "à travers sa poitrine, sa gorge ou sa tête", et pouvaient prendre contrôle à loisir de ses faits et gestes mais aussi de ceux de son entourage, en lui promettant de recevoir des pouvoirs extraordinaires s'il acceptait d'aider à aligner l'humanité sous l'autorité du roi des Ténèbres. Ce témoignage est paru aux éditions Artège il y a peu.

Intéressant parce que la possession est arrivée en période de détresse affective comme celle du médium de février 2014 que j'évoque dans mon livre. Aussi parce qu'elle passe par une interrogation du pendule, comme pour les gens qui font des séances de oui-ja. On note qu'à la différence de plusieurs médiums, là les démons ne prennent pas l'apparence d'un Ange ou d'un Guide, on a l'impression que c'est une tribu. Le pouvoir qu'ils prennent sur l'entourage de Michel Chiron évoque ce que disait le sorcier africain repenti Blayi sur les espèces de "portes ouvertes" qu'ont pour les démons en eux tous les non-chrétiens. La grande solitude à l'égard d'un entourage sceptique. Intéressant bien sûr le rôle de la prière, pour se défaire des entités, y compris la prière des défunts de la famille au Ciel. Le fait que "ça prie en nous" à certains moments par l'Esprit saint. L'enthousiasme pour Dieu qu'on retire de ce genre d'expérience (j'ai ressenti la même chose après avoir combattu pendant trois mois contre une infiltration démoniaque à l'été 2015 comme je l'évoque dans mon essai sur les médiums). A relever aussi le rôle de la Sainte Vierge dans cette histoire, les grâces qui s'ensuivent, et aussi incidemment les remarques sur la hiérarchie des démons (les intelligents, les petits un peu stupides) dont témoignent aussi diverses personnes dans des moments d'ouverture provisoire ou définitive du "troisième oeil".

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La voyance étrusque chez Lucain

3 Octobre 2019 , Rédigé par CC Publié dans #Médiums, #Histoire des idées, #Pythagore-Isis

Le dernier article de Larissa Bonfante sur les Grecs et les Etrusques m'a donné envie de revenir à cette histoire un peu étrange que j'évoquais en 2015. Quand, au Ie siècle de notre ère, dans sa Pharsale Lucain qui était, selon toute vraisemblance, un initié néo-pythagoricien (je vous renvoie à ce sujet sur l'hypothèse d'une "église pythagoricienne secrète" chez les républicains romains), décrit le moment où, César ayant franchi le Rubicon le 11 janvier 49 av JC, la panique s'empare de Rome, il met en scène trois figures prophétiques : l'haruspice étrusque Arrun de Lucques, qui lit dans le mouvement des oiseaux et le foie des animaux (et qui ordonnera les rituels d'expiation), le sénateur Nigidius Figulus, fondateur du néo-pythagorisme, qui prophétise par les astres et les nombres, et une patronne pythonisse, possédée par l'esprit d'Apollon.

L'étrusque vient en premier dans cette chaîne d'évocations. Ce qui n'est peut-être pas un hasard.

Dans "Ius, l'invention du droit en Occident", Aldo Schiavone (que j'avais évoqué dans ce blog en 2009), on peut lire (p. 81) que les Etrusques ont contribué à désacraliser la royauté à Rome ainsi que l'autorité du grand pontife en introduisant un système hoplitique  : "des troupes de fantassins armés, recrutés sur la base d'une appartenance civique progressivement construite sur l'identité entre guerrier qui combat, citoyen qui participe à l'assemblée et propriétaire terrien qui produit" (d'où la polysémie du mot "centurie" qui couvre les trois registres). "Dès lors, écrit Schiavone, le mécanisme unique roi-prêtres, exalté et protégé par l'enveloppe magico-sacrée, allait perdre de son poids, tout en demeurant un élément de premier plan". L'auteur y voit même "peut-être l'apport le plus important de la présence étrusque" (p. 82). L'armée centuriate introduit de la coopération en plus de la discipline, et un pouvoir croissant des assemblées au sein desquelles le pouvoir magique des pontifes d'apporter des réponses inspirées (responsa) va constituer un "ius" sédimenté ancêtre du "droit" romain.

Dans "Les sources de Lucain" en 1912, le professeur de Normale Sup'-Sèvres René Pichon estimait qu'il y avait une progression entre Arruns, Nigidius Figulus, et la matronne. Il note p. 187 : "Arruns se sert de procédés matériels routiniers, tels que l'inspection du foie de la victime ; Figulus interroge les astres, qui, d'après les stoïciens, sont des êtres divins; enfin, la matrone est directement inspirée par Phébus, qui, ainsi qu'on le sait, n'est pour Lucain qu'une incarnation ou une émanation de l'âme du monde." 

A la lumière des remarques de Pichon, on a l'impression que, comme dans la structure politique de la République romaine, les Etrusques fournissent une sorte de "base" des dispositifs prophétiques romain (lesquels sont tout aussi indispensables au fonctionnement de la République et de ses rituels), des dispositifs dont la forme la plus achevée est la possession mystique (avec tous les dangers de folie et de mort qu'elle comporte, Pichon développe cela à propos de la consultation de la Pythie à Delphes par Appius et du risque de mort qu'elle encourt, d'où son refus de répondre au départ), l'occultisme pythagoricien (via l'astrologie notamment) n'étant qu'une étape intermédiaire dans ces effrayants processus.

 

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L'orgueil des médiums

16 Septembre 2019 , Rédigé par CC Publié dans #Médiums, #Christianisme

Ci-dessous, un témoignage intéressant de 2013 de Régine entrée dans l'occultisme à 14 ans et devenue médium, qui rappelle celui d'Allan Rich (quand il disait que, devenu magicien sataniste, il ne supportait pas les églises, mais enviait la pureté de l'aura d'un chrétien et voulait se mesurer à ses "pouvoirs"). Elle souligne la misère morale des médiums, leur vanité, leur jalousie (j'en ai un peu parlé aussi dans mon livre) et les dettes à l'égard de leurs "entités" qui les écrasent. Voir aussi en anglais dans le même sens le témoignage de Julie Frame, celui de l'américaine Brooke Gardner, celui (un peu long) de Beth Eckert (elle parle aussi plus spécifiquement de la sorcellerie et du yoga dans d'autres vidéos) celui de la sikh Yasmine, en espagnol ceux de la brésilienne Vilma de Souza, ou de la mexicaine Elsa Vazquez. Tous ces anciens médiums et sorciers, comme Joshua Blayi, l'ex-seigneur de guerre libérien, soulignent combien leurs pouvoirs étaient tenus en échec par la protection qui entourait les chrétiens.

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EMI chrétiennes - EMI lucifériennes

10 Septembre 2019 , Rédigé par CC Publié dans #Médiums, #Christianisme, #Anthropologie du corps

Il y a des expériences de mort imminente (EMI) chrétiennes qui "collent" avec le texte biblique comme celle de la colombienne Paulina (ci dessous), et puis il y a les EMI un peu "New Age" dont les conclusions sont anti-bibliques comme celle de Frédéric Medina (plus bas sous le témoignage de Paulina).

Il y en a d'autres types aussi (juives, musulmanes, hindouistes etc). Difficile de comprendre pleinement et de hiérarchiser entre eux ces témoignages. Bancarz, l'ex-gourou New Age repenti dit dans son livre "Second Coming of the New Age" que certes chaque culture produit son propre type d'EMI - les musulmans rencontrent Alla, les hindouistes rencontrent Ganesh ou Vishnu dans l'au-delà - mais dans certains cas des musulmans ou des hindouistes voient Jésus alors que jamais un chrétien ne verra Mahomet ou Vishnu dans une EMI. Cela prouve à ses yeux la vérité métaphysique du christianisme. Il faudrait vérifier la base factuelle de sa démonstration.

En tout cas, pour ce qui concerne les deux témoignages ci-dessous, le premier, disais-je, est très biblique à une ou deux nuances près (Paulina dit qu'aucun manquement aux commandements n'est toléré, mais la parabole du Bon Samaritain n'est-elle pas justement là pour dire qu'il est impossible qu'un croyant satisfasse à tous les commandements en même temps, puisque celui qui respecte le sabbat ne peut pas aider un malade sur le bord de la route). C'est à tel point même qu'on peut se demander si elle n'a pas un peu "réécrit" son histoire à la lumière de ce que la Bible lui a ensuite enseigné.

Au contraire le témoignage de Medina (qui ressemble à beaucoup d'autres, dont un que j'ai cité dans mon livre sur les médiums d'une femme devenue magnétiseuse après son EMI) est très anti-biblique. Le Christ en est absent, et la morale qu'en tire Medina est que c'est notre âme qui détermine notre vie (ce que disent aussi la médium Patricia Darré et bien d'autres). Ici pas question d'obéissance à des commandements. On se repent de n'avoir pas fait de bonnes actions, mais pas par amour de Dieu ni de son fils mort pour nos péchés ; uniquement pour être "en paix avec l'univers", fusionner avec lui, se sentir comme une herbe des champs etc. De retour sur Terre on fuit le conflit, on s'efface, on est dans la tolérance (valeur luciférienne de notre époque qui conduit à tout laisser passer et à perdre toute colonne vertébrale morale). J'observe que ces "retours d'EMI" ne sont pas apaisés : Medina évoque les envies de suicide de certains, leur nostalgie du monde lumineux qu'ils ont côtoyé, leur incapacité à "digérer" cette expérience forte. Il recommande la méditation pour faire "passer" en quelque sorte la pilule, et même la consultation de magnétiseurs.

Alors qu'au contraire ceux qui ont vu Jésus (voir notamment les témoignages américains à ce sujet sur You Tube) en reviennent "boostés", militants, résolus à remplir leur mission sur Terre dans le respect de la Bible. Le témoignage de Médina non seulement encourage à aller voir des médiums manipulateurs d' "énergies" spirituellement très suspectes, mais aussi à rechercher le contact avec les "morts" et les "entités". D'un point de vue biblique (qui interdit ce genre de contact avec l'au-delà, voyez l'épisode de Saül et Samuel), l'EMI de Frédéric Médina (et de beaucoup d'autres personnes), sous des dehors apparemment philanthropiques, se rattache aux prodiges que Satan/Lucifer est censé réaliser à la fin des temps pour favoriser le règne de l'Antéchrist. A la faveur d'un accident, le diable "joue" avec le corps éthérique de la personne en état de mort clinique ; il la fait se décorporer, traverser les murs, voir ses proches, puis des êtres chers disparus, pour, ensuite, témoigner d'un au-delà prétendument sans Jésus-Christ, et convaincre les gens de rechercher le contact avec leurs propres chers disparus, au mépris de l'interdit biblique. Jésus Christ ayant annoncé qu'à la fin des temps il en sera comme au temps de Noé, quand les "Fils de Dieu" (les démons) se sont accouplés avec les femmes humaines, d'un point de vue chrétien on dira que ce genre d'EMI luciférienne qui fait rechercher le contact avec des entités dans le spirtitisme prépare en fait ce retour de l'époque sombre de Nimrod où ces "entités" des ténèbres (du deuxième ciel) pourront à nouveau prendre possession des humains.

A noter aussi que beaucoup de prédicateurs révoquent comme non bibliques tous les récits d'EMI, même ceux qui paraissent chrétiens. Notamment à cause du passage de Luc 16:31 que cite par exemple Lex Meyer (ici min 3'32) qui laisse entendre que Dieu ne cherchera pas à convaincre les hommes de la réalité du Ciel en renvoyant un mort vers eux. Jean 3:13 dit que Jésus seul est monté au Ciel.

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Pageau, Buck, Horn et Putnam, Petit, De Witt, lectures diverses...

8 Septembre 2019 , Rédigé par CC Publié dans #Alchimie, #Médiums, #Christianisme, #Histoire des idées, #Pythagore-Isis

J'écoutais hier cette vidéo de l'orthodoxe américain Johnathan Pageau. L'exposé qu'il y fait est à double tranchant car en montrant combien l'orthodoxie cultive les mêmes symboles que l'occultisme (le double serpent, le "as above so below" etc) il cautionne tout à fait les théories des évangéliques (comme celle dont j'examine l'eschatologie dans mon dernier livre) selon lesquelles les Eglises catholique et orthodoxe sont de héritières de Babylone...

Et pourtant on peut se demander si des spiritualités sans symboles ne sont pas appauvrissantes et vouées à la stérilité. Je dialogue dans ma tête en ce moment avec le livre  du catholique Roger Buck "Cor Jesu Sacratissum" dans lequel il fait l'éloge de l'ésotérisme chrétien de l'ex-anthroposophe Valentin Tomberg. Buck est un ancien gourou new-age de Cambridge. Les Méditations sur les 22 arcanes majeurs du Tarot l'ont sorti de son paganisme. Certains chrétiens diraient qu'ils ne l'en ont pas sorti complètement, mais après tout on peut en dire autant de chrétiens non hermétistes mais charismatiques mais charismatiques comme Jean-Luc Trachsel dont j'ai découvert d'existence le mois dernier. Le baptiste dispensationnaliste californien Gene Kim dans ses cours n'hésite pas à dire que les charismes étaient réservés aux apôtres et au peuple juif et que, puisque l'Eglise après l'accomplissement de la révélation biblique ne doit marcher que par la foi et par la Parole, les charismes sont forcément du diable. Allez savoir...

J'ai un peu laissé cette problématique de côté pour l'instant. De même qu'après mon échange avec un mien cousin sur les extra-terrestres pendant les vacances, j'ai aussi mis entre parenthèse la problématique de l'ufologie. J'avais pourtant bien avancé en août ma lecture d'Exo-Vaticana dans lequel Horn et Putnam se penchent sur le positionnement théologique du Vatican et sur l'observatoire international du mont Graham (Arizona) et son grand télescope binoculaire (LBT) équipé d'un système Lucifer. J'en suis resté à leur interview de  Redfern qui reprenait les propos qu'il a recueillis en 2007 auprès de Ray Boeche, prêtre anglican ancien directeur du Mutual UFO Network, sur un groupe de hauts fonctionnaires qui souscrivent à l’idée que les Ovnis sont démoniaques, le "Collin Elite". Je trouve que la piste crowleysienne sur les Ovnis reste quand même très sérieuse, même si on ne peut jamais affirmer que tous les phénomènes d'enlèvement, de mutilation du bétail etc soient démoniaques. 

J'en saurai plus quand j'aurai lu le bouquin de Jean-Pierre Petit sur les armes secrètes américaines et les Ovnis. Le rapport des services secrets aux Ovnis a l'air aussi étrange que celui qu'ils entretiennent à l'occultisme. Je ne sais pas ce que valent les thèses de Petit sur la matière noire, ni les rêves qu'il eus sur l'égyptologie mais il me semble injuste que la communauté scientifique refuse de débattre avec lui. Il existe une pétition ici à signer pour défendre le débat contradictoire autour de ses thèses. En tout cas il a le mérite de suivre de près ces phénomènes assez insaisissables qui de toute évidence embarrassent les pouvoirs en place.

Il faut être très prudent sur ces sujets. Et les grands savants ne sont pas forcément plus éclairés que les autres. En 2015, feu le polytechnicien Francis de Witt rappelait dans une interview que les grands inventeurs de la physique quantique - Bohr, Heisenberg, Schrodinger - ont tous fini dans le mysticisme asiatique. Dans cette interview il a aussi le mérite de pointer les rapports entre l'âme et l'affect, ce qui aide aussi à comprendre pourquoi les phénomènes paranormaux  ont lieu dans les moments de crise psychologique (voir mon livre sur les médiums). Tomberg dit aussi la même chose dans sa défense de l'hermétisme chrétien quand il appelle à dépasser l'intellect par exemple dans l'hésychasme ou la récitation du rosaire. Le plus difficile est d'arriver à le faire sans s'égarer...

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